Épisodes

31mn

01.Gros hasard et chicorée

Diplômé en 2019 et lauréat du Grand Prix de la Design Parade à la Villa Noaille, Jacques Averna pratique un design malicieux et durable. entre enseignes commerciales low-tech, illuminations festives ludiques et dernièrement, le lancement de sa propre marque de chicorée.

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Introduction

Établi un podcast conçu et produit par l'ency les ateliers ou les diplômés discutent plan travail réalité professionnelle et pratique du design aujourd'hui moi j'ai toujours envie de faire du design de manière amusante de trouver un moyen de rigoler dans ma manière de le pratiquer

Diplômé en 2019 et lauréat du Grand Prix de la Design Parade à la Villa Noailles Jacques haverna pratique un design malicieux et durable entre enseigne commerciale lotec illumination festive ludique et dernièrement de sa propre marque de chicorée

Mais sinon le design aujourd'hui ça sert à quoi le design c'est mieux à l'école ou dans la vraie vie comment on fait pour vivre de son travail et garder ses valeurs

Et Jacques ton établi aujourd'hui ressemble à quoi

Quatre couches de vernis

Mon établi et tout nouveau je suis très fier parce qu'il y a quatre couches de peinture et 4 couches de vernis et c'est la première fois de ma vie que je passe du temps pour faire quelque chose de simple et de joli enfin joli je sais pas mais de simples et de fonctionner et pas généralement je passais du temps pour faire quelque chose de flamboyant ou de marrant pas forcément de pratique donc sur mon établi il y a surtout trois couches de peinture trois couches de vernis à peu près et un ordinateur et mon bureau j'essaye de le garder toujours le plus vide possible pour laisser la place aux idées ça aussi c'est assez nouveau parce qu'avant j'essayais toujours d'avoir énormément de choses dessus et que tout soit à portée de main j'avais un peu un rêve d'avoir un bureau dans un wagon de train d'avoir un atelier dans 9 mètres carrés qui roule tout le temps genre sur une ligne par exemple Paris Venise mais avoir énormément de choses dedans

De pouvoir attraper une scie de pouvoir passer l'aspirateur et de pouvoir faire cuire des œufs sans lever et d'avoir des mini tiroirs partout j'ai compris à force de faire des tout petits espaces dans mon atelier que ça faisait pas ça aidait pas à faire grandir les idées parce que j'étais déjà dans une idée enfermé un peu donc

Donc maintenant j'essaye d'avoir un espace ouvert

Un gros hasard

Et c'est un gros hasard que je me reçois à retrouver dans du design parce que j'ai demandé une mise à niveau en art appliqué en sortant du bac et je pensais que la mise à niveau en art appliqué et personne ne m'avait expliqué je pensais que ça voulait dire faire de l'art mais de manière très appliquée et donc je pensais que j'allais apprendre à dessiner de manière très appliquée mais sans comprendre que c'était appliqué à quelque chose et heureusement qu'on m'a pas posé la question à l'entretien pour rentrer en mana parce que autrement on aurait vraiment compris que j'avais rien compris et c'est comme ça que je me suis retrouvé dans les arts appliqués à la fin de ma manade j'ai voulu faire du design textile parce que je trouvais que c'était trop bien l'expérimentation enfin ça avait l'air vraiment génial mais j'ai pas été pris et j'ai vraiment été pris en design produit qui était mon dernier choix

Et c'est comme ça que j'ai découvert le design produit

En fait c'est un concours de circonstances qui fait que je fais du design et c'est pas un vrai choix que j'ai construit depuis tout petit je suis rentré à Annecy après un BTS design de produit à boule donc je suis rentré en catégorie 2 je crois que je suis rentré en 2013 et je suis sorti en 2019

Donc j'ai fait 6 ans au lieu de 4 ça c'est parce que j'ai pas validé deux semestres j'ai pas validé un semestre en échange il faut le faire parce que je suis revenu de du semestre j'étais en échange au Japon et j'ai montré que des vidéos où je rigolais enfin un peu comme une sorte de vidéo de vacances c'était pas du tout stratégique parce que bah c'était pas clair du tout ce que j'étais allé faire au Japon pendant six mois alors que j'avais travaillé en plus mais bon voilà je comprends mais j'ai pas validé le semestre et après j'ai pas validé un semestre avec Jean-François dinjean je comprends aussi pourquoi enfin j'étais un peu à l'ouest quoi je j'avais je me j'avais une sorte de volonté de me dire que le design c'était pas comme ça que on pouvait le faire autrement enfin je voyais tout soit tout blanc soit tout noir enfin voilà et ensuite j'ai pris un peu de temps aussi en mémoire

Et au moment entre le mémoire ou le diplôme ou c'est très flou enfin voilà et ensuite j'ai passé mon diplôme et à la fin on m'a un peu dit Jacques il faut partir et j'ai fait mon diplôme en fin il y a eu 6 mois de réflexion un peu flou et tout le diplôme s'est fait en trois semaines quoi en fait même après boules j'étais j'avais pas envie de faire du design de produit ça m'a pris vraiment très longtemps d'aimer de comprendre ce que je pouvais faire et d'aimer le design produit ça m'a appris mais enfin j'ai compris que au moment du diplôme je pense mais avant quand j'étais à boule je détestais ça je trouvais ça nul je détestais la rigueur qui était attachée à cette discipline et aussi l'aspect bon élève de devoir faire toutes les expérimentations de devoir montrer pas de blanche à chaque projet pour dire j'ai évacué toutes les possibilités je sais que ce que je fais genre le summum de

La possibilité parce que c'est la bonne épaisseur c'est le bon pli c'est la bonne technique je trouvais ça vraiment assez gnangnan et trop gentil et je j'aimais pas et le design produit elle est un peu la seule discipline dans les études au début du mois à avoir cette rigueur un peu mathématique que j'aimais pas et moi j'ai juste demandé l'insy parce que je me suis dit c'est le seul moment où je peux le demander parce que de toute façon j'ai un peu envie d'aller vers autre chose donc après je redemanderais pas l'ancien si je vais faire du graphisme voilà et je voulais rentrer avec Annecy avec l'envie de faire tout sauf du design produit mais d'utiliser les outils du design produit en fait et j'avais l'impression que c'était un peu une stratégie valable de se dire bah moi je vais faire de la 3D mais pour faire du graphisme ou je vais faire de la 3D mais pour pour faire des images artistiques enfin voilà donc c'est pour ça que j'ai demandé l'insy je sais plus exactement comment s'est passé le concours je sais pas si j'ai dit ça franchement

Mais voilà j'étais aussi curieux parce que le projet éducatif est quand même très différent et je m'étais dit tiens ça peut enfin c'est c'est un bon outil pour essayer de comprendre ce que je veux faire

Un diplôme en 3 semaines

Et depuis très longtemps j'ai une passion pour les enseignes dans la rue j'adore regarder ça raconte des expériences urbaines passées en fait c'est quand on voit une vieille en scène des années 70 qui est dans la rue et ben d'un coup on voit quelque chose que quelqu'un des années 70 voyait à ce moment-là sans pour autant être dans un cours d'histoire de l'art ou d'architecture et sans pour autant être dans un téléfilm ou enfin et je trouve que ça transporte pas mal et en même temps c'est aussi un marqueur d'une époque incroyable

Parce que ça raconte des histoires de forme mais aussi des histoires industrielles de techniques de place de l'artisanat ou de l'industrie dans des éléments de la vie ou aujourd'hui ça se passe un peu différemment par exemple donc moi ça ça me ça m'intéressait et j'ai mis longtemps à me dire comment aussi je rentre là dedans et c'est parce qu'on m'a mis la pression ça c'est trop bien que à un moment ça s'est fait tout simplement tout le monde diplôme repose sur un outil ça s'appelle dégradé de forme sur Illustrator

On dessine une croix une petite croix et on dessine une croix plus large qu'il l'entoure et on sélectionne les deux vecteurs et on dit dégradés de forme mettez-moi si tracés entre les deux et là d'un coup j'avais mon diplôme quoi non je raconte comme si c'était ça mais avec d'autres choses mais voilà en gros parce que mon diplôme à la fin c'est plusieurs enseignes qui tournent avec le vent ou qui fonctionne avec les mouvements des portes quand on ouvre la porte ça fait un petit mécanisme qui va faire bouger l'enseigne et donc par exemple

C'est une enseigne d'opticien quand on ouvre la porte ça fait cleaner un oeil de l'opticien et ça fait un petit référence au clin d'oeil commerçant enfin voilà chaque fois c'était des petits jeux pour

Reprendre un signe qui existe déjà moi je suis pas graphiste je dessine pas des signes mais par contre plutôt que de ce qu'on fait toujours c'est d'extrader un peu le signe là c'était de choisir des matières et de voir comment on pouvait le mettre en mouvement ou le mettre en action avec des flux qui passent dans la ville des énergies qui passent dans la ville l'eau le soleil enfin et donc j'ai fait une croix de pharmacie en métal plié qui a un effet cinétique quand elle tourne avec le vent et donc il peut se passer d'électricité pour s'éclairer puisque l'idée était de aussi de travailler sur les consommations énergétiques de la de la signalétique commerciale en ville donc voilà ça répond à plusieurs questions comme ça un peu d'ordre économique écologique industriel

Jacques et le poulet au citron

Je pense que la maturité ça prend un petit moment quand même à avoir au moment de la sortie de l'école j'étais pas encore hyper clair avec ce que je voulais faire et où je voulais aller j'avais pas d'argent en fait en sortant de l'école j'avais même moins que pas d'argent et donc j'ai dû aller travailler heureusement l'annecy avait un programme je sais pas si ça existe encore qui s'appelle le l'accélérateur c'est un programme où l'ensitis des partenariats avec des institutions des entreprises qui proposent normalement des projets pour les ateliers de projet mais sauf que là il décide de les donner à des jeunes diplômés je vais l'accélérateur pour faire un projet avec l'AP-HP l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris pour redessiner un service d'accueil à l'hôpital Ambroise Paré en imagerie médicale parce que c'est un service d'accueil de patient ou la salle d'attente et engorgée où les gens ne comprennent pas pourquoi ils attendent

Il peut y avoir jusqu'à 4 heures de retard enfin voilà donc j'ai fait ça en me disant que c'était génial parce que j'allais pouvoir appliquer un peu mon schéma de pensée que j'avais eu sur les enseignes à quelque chose de très direct dans un environnement contraint nécessaire plus délicat aussi d'appliquer ce schéma de pensée de se dire comment dans l'hôpital où il y a plein de contraintes on va pouvoir essayer de jouer avec de jouer avec des flux enfin et là j'étais un peu décontenancé en découvrant disons que là je joue le naïf mais en vrai je savais déjà un peu avant d'y aller que c'était quand même le projet dans un cadre de design de politique publique plutôt que dans un cadre de design de produit et ça c'est hyper important de comprendre qui prononce le sujet et va le financer parce que les modalités de réponse de ce qui a attendu et aussi la manière de gérer le projet va être très différente

Ce qui fait que bah on fait des préconisations et en fait la partie design se réduit à 5% du projet et le reste c'est de la co-conception c'est des ateliers participatifs c'est de la communication c'est des choses dans lesquelles j'ai eu plus du mal à me retrouver et je pense que ça nécessite beaucoup beaucoup de confiance en soi d'assurance pour s'amuser dans ces métiers là parce que moi déjà j'étais pas certain de quel designer GT pourquoi je fais du design et quels sont mes capacités et qu'est-ce que je peux apporter et donc en plus de devoir faire venir des gens qui sont pas du métier dans vraiment des étapes de conception j'ai eu trop du mal mais bon le projet je on l'a fait j'étais en groupe avec deux personnes ça s'est terminé et donc j'ai été payé et là c'était génial j'avais de l'argent sur mon compte en banque et je suis allé acheter un

Je suis allé acheter des légumes chez un maraîcher incroyable j'ai acheté un poulet aussi et j'ai fait à manger j'ai fait un super poulet au citron confit et je me suis rendu compte que je venais de dépenser beaucoup d'argent dans ce poulet et que si je faisais ça tous les jours j'allais tenir 10 jours et que bah du coup il fallait que je trouve déjà un nouveau travail même si ça faisait un jour que j'avais terminé

Fashionjobs.com

Je suis allé sur un site qui s'appelle fashion jobs.com en me disant ok aucun designer va sur Fashion jobs.com je sais pas peut-être mais en tout cas je me pensais que personne n'y est vu que personne ne connaissait dans mon entourage

J'ai vu une annonce qui dit recherche personne designer pour faire des magasins produits de beauté avec Ramdan toami officine universel Bully moi je connaissais pas du tout tous ces noms je dis bah ok j'ai eu candidaté on m'a appelé le lendemain en me disant Ramdane souhaite vous voir je savais pas qui était Ramdane j'ai dit d'accord très bien le surlendemain j'étais en rendez-vous là-bas et le et j'ai commencé à travailler le samedi aprèm voilà donc déjà ça partait mal vu que j'ai commencé à travailler un samedi mais bon et donc après j'ai fait un an et demi à peu près Ramdane twini a créé un studio qui s'appelle art rechercher industrie qui dessine les boutiques de sa propre marque l'officine universel Bully donc moi j'étais le seul designer au début là dedans qui dessinait toutes les boutiques et j'ai fait des boutiques au Japon en Thaïlande enfin un peu partout dans le monde et on m'a passé directement beaucoup de

Comme on dit des responsabilités on va passer beaucoup de responsabilités alors que je connaissais rien enfin et en plus il commençait à avoir des projets pour d'autres clients donc c'était très rigolo parce que on par exemple qu'il avait un projet pour faire un hôtel rue de Rivoli et il y avait des vrais architectes en face qui est encadré le projet et moi j'étais le seul la seule personne de l'agence à gérer ça et donc les architectes me disaient bah là il nous faut des plans des coupes des choses comme ça et moi je savais pas alencia on apprend pas ce que c'est un plan une coupe une élévation des trucs comme ça et on faisait des rendus et c'était lunaire quoi j'étais avec des architectes qui avaient 60 ans qui me dit qu'il est une table de réunion avec un board de moi j'avais 26 ans je faisais six mois que j'étais sorti de l'école et il y a un patron d'un gros groupe hôtelier qui est en train de calmer tout le monde et des architectes qui sont en train de crier et Ramdane en train de crier en train de dire mais non mais nous il nous faut des élévations des

Trois coupes et moi qui sort un petit plan à trois en disant bah voilà il y a un plan et enfin bon c'était assez lunaire mais c'était très formateur du coup ce que j'ai appris vraiment dans le dur ça m'a beaucoup plu et en même temps un peu épuisé si bien que j'ai arrêté au bout d'un moment mais c'était vraiment drôle quoi voilà à un moment quand je travaillais chez Ramdane j'ai fait une enseigne en résine avec un tube de pommade ça s'appelle la pommade concrète c'est une pommade pour les mains c'est le produit phare de la marque et donc il y a une enseigne pour un magasin à coteaux Dory au Japon qui est une rue à Tokyo où l'enseigne est une pommade faite par des gens qui font normalement les faux plats je sais pas si vous voyez devant les restaurants japonais il y a des plats avec des en résine de la nourriture et donc ces gens-là un atelier qui fait ça on leur a fait fabriquer un gros tube de

Qu'on a mis dans un boîtier avec des néons à l'intérieur et donc je me suis retrouvé au montage de ce de cette enseigne à Tokyo en me disant ah trop marrant et en même temps mais qu'est-ce que je suis en train de faire j'ai fait un mémoire qui parle d'écologie de liens avec la nature j'ai fait un projet de diplôme qui a une porte d'entrée dans l'écologie par un truc très pratique très pragmatique et là en fait un an après j'ai mis une boutique entière dans un avion fabriqué en bois par un ébéniste à Tulle ou en moins de 30 heures ça a atterré à Tokyo il y a déjà des gens qui sont avec des perceuses et des camions partout en train de monter ça et moi je regarde je suis trop content de mon enseigne en résine avec un tube en néon à l'intérieur quoi je me suis dit voilà le la question des valeurs du designer ça s'estompe bien vite quand on est face à des contraintes économiques enfin une réalité de il faut trouver du travail et tout ça j'ai je gagnais pas non plus beaucoup d'argent mais j'avais

Un peu plus une sécurité ou bah j'étais rentré dans un rythme et donc c'est là où j'ai pu commencer à me dire bah en fait je vais peut-être vouloir faire les choses différemment parce que peu potentiellement avoir le chômage en arrêtant et donc ça peut me laisser une sécurité d'un an pour essayer de faire les choses différemment et voilà et donc j'ai réussi à arrêter avec une rupture conventionnelle

C'est pas d'argent mais par contre ça demande beaucoup de temps il fallait pouvoir aller à Sèvres à la Cité de la céramique et dessiner un objet il fallait pouvoir aller au sirvaque un centre d'art verrier à Marseille pour faire souffler du verre cette semaine dans l'année mais tout en ayant des revenus donc là j'ai commencé à enseigner dans un dn Mad et en même temps j'avais cette pratique enfin le les résidences alors c'est un peu le moment où aussi avec Cécile on a commencé à se rendre compte que on voulait pas forcément les mêmes choses on voyait pas le futur de la même manière et donc on a décidé d'arrêter de travailler à ce moment là parce que aussi il y avait pas

En résidence

Encore beaucoup de projets enfin le studio avait pas trop grossi donc on a décidé d'arrêter de travailler ensemble et donc cécile a continué toute seule le projet à Sèvres et moi tout seul le projet aussi va et donc moi j'ai en même temps enseigné

Une intution d’amusement

La question de savoir quelle place on prend qu'elle est notre pratique c'est une question que moi j'ai envie de conserver toute ma vie même si c'est encore peut-être un peu naïf de dire ça mais je suis jeune designer donc c'est pas grave j'ai le droit

C'est ce qui rend le métier un peu difficile parfois de pas savoir où on est qui on est parce que c'est une lutte et c'est ce qui fait que je pense aussi à beaucoup de moments et peut-être aussi à un moment j'arriverai à me définir en quatre mots et ce sera parfait ce sera limpide et je vais faire que les mêmes projets et en fait c'est parce que c'est une sorte de repos sans doute et de facilité parce que au bout d'un moment dans la vie il y a d'autres moi je travaille beaucoup encore je passe beaucoup de temps à l'atelier je passe beaucoup de temps à me poser des questions à essayer des choses et peut-être qu'au bout d'un moment j'en aurai marre et j'aurais envie de consacrer plus de temps à d'autres points de ma vie mais donc pour le moment j'aime bien l'idée de me dire que je sais pas ce que je fais et que je suis en train de chercher mais déjà je comprends certaines choses quand même ce qui fait que je vais vers des choses c'est parce que j'ai le sentiment que je vais m'amuser en gros depuis tout petit je sais que j'aime pas faire les choses que j'aime pas faire et que déjà j'ai réussi à faire du design sans m'ennuyer

Sans passer par l'aspect besogneux du design qui est l'itération ultime et l'épuisement des possibilités et déjà j'ai réussi à trouver de manière de faire du design sans ça donc ça m'a ouvert des portes de possibilités de ce que je peux faire en me disant bah finalement je peux faire du design produit je peux faire des produits industriels parce que j'ai un peu trouvé mon tricks qui permet de pas faire de l'itération ultime quoi et de quand même essayer de faire une chaise ou de faire et après je pense que aussi j'ai une manière de faire l'analogie que je ferais c'est le plateau de table je pense à fond pour voir ce qu'il y a en dessous et au bout d'un moment j'en ai marre parce que quand on pense trop ça peut se tâcher et donc je revernis et après c'est tout beau ça brille je me dis je vais pouvoir reponcer donc ça veut dire que je travaille d'un coup beaucoup et je m'épuise sur un truc je sais pas pourquoi et là j'arrive à quelque chose et je me dis ah ok en fait

C'est peut-être un peu fragile il va peut-être falloir remettre quelques et je me revernis enfin voilà donc c'est plutôt mon mode de fonctionnement donc parfois je fais trois nuits blanches en deux semaines et après je travaille pas pendant deux semaines donc voilà

La chicoré des chaussons Jacques

Moi je fais de la chicorée et donc en gros j'ai ma petite sœur qui habite dans le nord de la France et j'ai découvert le nord de la France grâce à elle et il y a toute une histoire dans le nord de la France autour de la chicorée il y a tout un ancien outil industriel aussi enfin artisanal et c'est un vrai produit qui a un peu qui a l'image de produits de grand-mère aujourd'hui parce que c'est un peu ce qu'on buvait pendant la guerre comme alternative au café sauf que bah c'est un produit qui a des valeurs incroyables puisque c'est une alternative au café et c'est local et c'est une agriculture ça vient forcément presque forcément si on le fait bien d'une agriculture raisonnée j'ai une passion pour la chicorée depuis quelques années où je connais toutes les marques de chicorée de France et de en dehors de France je connais toutes les marques de d'alternative au Café de d'orge grillés ou de choses comme ça

Et ça fait longtemps que je voulais faire une marque et à un moment je me suis rendu compte que c'était en phase de devenir fashion la chicorée en gros il y a des gens qui ont fait la brasserie Gallia à Paris et qui ont été rachetés par Eden et maintenant ils font de la chicorée et leur comme c'est un scandale c'est pas possible c'est moche ça parle pas du tout de pourquoi la chicorée s'écoule alors que la chicorée c'est trop cool et ça parle pas du tout du Nord de la France alors que c'est une région qui occupe pas la place qu'elle devrait dans la culture populaire je pense parce que c'est extrêmement riche et la chicorée c'est une des choses qui permettent de mieux parler d'une heure de la France et donc j'ai décidé sur un coup de tête j'ai pris 20 kg de chicorée en me disant bon on verra comment je vais les redistribuer et après j'ai ma compagne qui est graphiste qui a fait ce super logo avec un petit c'est un petit bol avec des avec des jambes qui s'appelle Bolino et qui marche en regardant ses chaussons

Très fièrement et dans ce bol il y a de la chicorée bien sûr on a fait cette étiquette et j'ai fait des paquets et voilà je vais commencer à les vendre et aussi je veux que ça reste un produit c'est un produit populaire et je trouve aussi assez dommage que ces nouvelles marques 27 euros les 100 g de chicorée et moi je vais pas faire d'argent avec ça parce que ça me fait rire en fait et j'ai un peu un défaut mais quand un projet me fait rire je me dis qu'il faut surtout pas que je gagne d'argent avec ça parce qu'autrement ce serait le salaire mais donc là je vais pas du tout gagner d'argent avec ça mais c'est pas grave c'est des mini investissements et des mini gains donc c'est enfin c'est marrant en fait en gros

Si j'ai 300 euros que j'ai gagné avec un projet et ben je vais m'amuser à les mettre plutôt dans lancer une marque de chicorée parce que c'est ce que ça coûte en fait et je ne me les rembourse en fait ces 300 euros à la fin mais juste j'aurais mis un mois à vraiment les gagner quoi et j'aurais essayé un truc rigolo et voilà il faut que j'apprenne à maîtriser plus un truc c'est qu'aujourd'hui la chicorée s'appelle la chicorée des chaussons Jacques et c'est déjà très bizarre mais c'est parce que en fait j'avais rencontré quelqu'un qui m'a dit ah tu t'appelles Jacques trop drôle Jacques comment Jacques cabernat ah ouais on a l'impression que ton patronyme date des années 50 et là quelqu'un d'autre a dit ouais genre une vieille marque de chaussons et je me suis dit ok je vais faire des chaussons mais je suis trop designer ça veut dire que si je fais des chaussons je vais être jugé sur comment je les dessine et faire des chaussons c'est pas facile donc je me suis dit ok les choses sont Jacques c'est quand même un bonbon de marque et j'avais envie de faire de la chicorée et bam j'ai fait j'ai couru

C'est un peu aucun sens et parfois il faut que j'apprenne à calmer et à me dire ok on va peut-être pas mélanger toutes les idées

Le portfolio et le ticket de caisse

Moi du coup j'ai une approche de la communication plus à une personne à chaque fois et j'écris des lettres par exemple j'écris j'ai créé à telle personne j'ai rencontré quelqu'un trois semaines après je vais écrire une lettre avec je sais pas j'ai imprimé j'ai une petite machine à imprimer d'étiquettes caisse et je mets tout mon portfolio sur un ticket de caisse qui fait 3 mètres de long et je rajoute des annotations et j'explique pourquoi c'était trop chouette de rencontrer cette personne ou des choses comme ça où je renvoie des nouvelles aussi j'ai une sorte de newsletter papier ou j'envoie des lettres à je sais pas une trentaine de personnes un peu partout et des gens qui potentiellement pourront jamais rien pour moi mais je me dis que comme ça j'ai une sorte de canal de communication privilégiée avec ces gens-là j'arrive facilement à trouver un outil où je prends du plaisir à faire ce truc et voilà comme ça j'ai des relations épistolaires un peu avec des gens et c'est ce qui m'a permis de trouver

Tout le monde travail en tant qu'indépendance c'est vraiment poster ces images sur Instagram c'est plus une sorte de portfolio ouvert public mais c'est vraiment en parlant avec des gens spécifiques que ça a ouvert des portes quoi

83% du temps ça ne se fait pas

Tant que les choses n'existent pas vraiment faut réussir à se projeter à avoir envie quand même de faire les choses mais faut pas trop en attendre pour autant parce que autrement on est déçu tout le temps parce que ça moi on m'a dit mille fois on va écrire ça tartine ah mais on va faire ce projet à machin et moi à chaque fois je suis très content je me dis à génial et je me dis bah trop bien on va pouvoir le faire peut-être et après parfois enfin très souvent 80% du temps ça se fait pas mais il faut pas développer une sorte d'amertume parce que c'est un truc naturel ou en fait c'est une manière quand les gens de réagir que de proposer des choses même s'ils peuvent pas le faire et donc faut pas en vouloir aux gens parce qu'autrement bah on s'épuise et on peut développer une amertume pas chouette et donc moi à chaque fois que on propose quelque chose je suis content et ça vient pas mais c'est pas grave

Devenir millionaire

On a l'impression quand on est à l'école que le design peut changer le monde un peu enfin que on peut apporter des solutions pertinentes et qui vont faire bouger les lignes alors qu'en réalité maintenant je me rends compte que dans mon métier ce que je peux faire j'ai plus de pouvoir à faire bouger un petit matériau sur un petit truc qui sera fait fois 100 mais qui sera vraiment qui va vraiment exister et qui va changer dans le process de fabrication la manière dont on traite des gens parce que en fait on ne le fait plus en Inde on le fait dans les Deux Sèvres et qu'en plus on le fait dans une entreprise qui emploie des personnes en réinsertion enfin j'en sais rien n'importe quoi mais en gros bah je vais avoir un pouvoir là d'un coup immédiat direct et tangible alors que mon projet par exemple de croix de pharmacie

Ça reste prospectif peut-être que ça fait de la communication mais en fait ça a rien changé et faire exister les choses tout seul en tant que designer c'est la croix et la bannière c'est impossible de enfin moi j'ai vu pendant 5 ans j'ai essayé de vendre ma croix de pharmacie tout le monde m'a dit ah c'est top tu vas devenir millionnaire avec ce truc et à la fin j'ai gagné j'ai gagné 3000 euros parce que j'ai vendu le l'idée enfin j'ai vendu les plans quoi à un industriel

C'est 50 travail et puis j'ai même pas la certitude que à la fin ça va vraiment exister alors peut-être que ça a vraiment existé mais j'ai même pas encore la certitude que c'est soit un bon projet puisque il est pas encore dans la rue les gens l'ont pas encore acheté il a pas encore passé 5 ans dans une tempête à Brest et donc il va falloir 10 ans en fait pour pouvoir vraiment évaluer ce projet alors que bah là en fait sur le portant que je suis en train de dessiner pour un magasin de vêtements et ben en six mois j'ai eu un impact et pourtant j'ai fait le pire truc au monde c'est du retail mais j'ai eu un impact quoi

Outro

Vous venez d'écoutez Jacques à Vernat dans établi pour la recette du poulet au citron rendez-vous sur établi.ncy.com et pour finir Jacques tu aimerais découvrir les tapis de qui dans un prochain épisode

Première étape j'aimerais voir c'est celui de Valérie Landrin qui est sorti de Nancy en 96 je crois elle a travaillé pendant 20 ou 30 ans chez Jacob Delafon elle a une approche du monde du design complètement différente aussi de la mienne je serais curieux en fait d'entendre ce qu'elle pense comment elle voit tout ce qu'elle a vécu en tant que designer dans un gros groupe intégré depuis les années 2000 quoi parce que ça a dû changer

23mn

02.De l’objet souvenir à EDF

Diplômé en 2013, Axel Morales a co-fondé le studio Déjà-Vu, qui réinvente l’objet souvenir au travers des savoir-faire locaux. Il rejoint ensuite l’équipe d’EDF Pulse Design, dédié aux questions d’infrastructures électriques.

De l’artisanat français à la question de la rénovation énergétique et de l’habitat, Axel est un designer polyvalent et engagé.

Introduction

Établi un podcast conçu et produit par l'ency les ateliers ou les diplômés discutent plan travail réalité professionnelle et pratique du design aujourd'hui dans ma scolarité macaré un peu entendu ce bruit du designer qui pouvait designer omnipotent pas du tout à ce dressing mais vraiment pas une seule seconde diplômé en 2013 Axel Morales a CO fondé le studio déjà vu qui réinvente l'objet souvenir au travers des savoir-faire locaux il rejoint ensuite l'équipe de EDF pulse design dédié aux questions d'infrastructures électriques de l'artisanat français à la question de la rénovation énergétique et de l'habitat axel est un designer polyvalent et engagé

Mais sinon le design aujourd'hui ça sert à quoi le design c'est mieux à l'école ou dans la vraie vie comment on fait pour vivre de son travail et garder ses valeurs

Mon établi sur une semaine

Alors Axel ton établi aujourd'hui ressemble à quoi si je dois aujourd'hui décrire mon espace de travail quotidien en fait je dois le décrire plutôt à l'échelle d'une semaine parce qu'il se passe à de multiples endroits j'ai un peu ma base et mon bureau qui a pu être chez moi ou dans d'autres sites là où on va retrouver des choses assez classiques mais surtout un grand écran et ce qui permet des phases de concentration et de production qui sont importantes pour pas pour faire les projets et sinon au cours de la semaine c'est pas mal d'échanges et de rencontres d'abord au sein du au sein de l'atelier du FabLab dont on dispose en Île-de-France près de Moret-sur-Loing sur un site de R&D d'EDF qui est voilà le site d'implantation de l'équipe design et c'est là qu'on trouve toutes les outils pour autant de la production physique audiovisuelle des workshop ensemble enfin voilà c'est vraiment la clé qui se réunit on va aussi de temps en temps à la défense

Voir la direction innovation et la date plus au contact du reste des équipes d'EDF et surtout aujourd'hui on travaille en voyage beaucoup en France à droite à gauche puisqu'on travaille de plus en plus soit avec des équipes d'ingénierie disséminés un peu partout en France soit sur des infrastructures qui là sont parfois vraiment dans des zones forts reculées donc c'est vraiment plusieurs espaces de travail qui se complètent on a de l'urbain du rural des espaces de concentration des espaces de partage c'est très variable

Designer chez EDF

Alors être designer chez EDF c'est sûr que ce n'est jamais simple à expliquer en tout cas pas en un mot c'est intégré au début sur des questions autour de l'habitat des questions notamment liées au chauffage lié à l'isolation liée au confort en fait dans l'habitat l'économie d'énergie c'était le c'était le point de départ et donc c'était du travail sur des services des objets qui amenaient une dimension d'usage qui a été jusqu'à ce moment là un peu absente côté EDF qui est une entreprise avec voilà une forte culture techniqueo économique c'est vraiment une entreprise d'ingénieur pour de très bonnes raisons mais du coup ce focus usage il a été apporté en tout cas il est arrivé à la R&D def dans les années 2000 grâce au design aujourd'hui nos questions elles sont beaucoup plus larges parce que les questions des designers sont beaucoup plus larges on a remonté un petit peu la chaîne de production jusqu'à là aussi la question des infrastructures

Retrouve des outils qu'utilisent les différents notamment ingénieurs et techniciens chez EDF qui travaillent et qui opère chaque jour les moyens de production et donc on va là on travaille sur un peu tout le long de la chaîne des infrastructures jusqu'au client final sur on va être encore une fois sur des questions de service sur des questions de proches de l'architecture notamment de ces derniers temps pour les infrastructures et sur la réflexion de comment elle s'intègre dans les territoires designer chez EDF c'est varié et on a pour ça une variété de profil assez importante au sein de l'équipe on a une majorité de designers aujourd'hui hybridé avec pas mal d'écoles d'origine différentes on est huit membres permanents enfin intitulé autour de ça gravite et freelance régulier des freelances occasionnelles des personnes enfin des agences enfin voilà tout un écosystème qui est plus ou moins permanent mais qui se suit il y a un lien assez fort entre les personnes et c'est vraiment une équipe qui

Une grande équipe

Même s'il y a eu beaucoup de changements de visage en fait où la transmission se fait ou les choses évoluent et la variété de profil on va avoir aussi des ingénieurs et des développeurs qui sont intégrés mais même au sein des designers on va avoir des personnes qui ont plus un tropisme autour de la recherche en design des personnes qui vont être plus proche du des services et outils numériques d'autres un peu plus proche des questions de l'industrie ou de la technique bon tout ça n'est pas des séparations non plus hermétiques absolument pas mais voilà un peu la variété qu'on qu'on peut rencontrer au sein de l'équipe

Un projet sous haute-tension

On a une toute petite partie de notre activité qui est visible parce qu'on a des enjeux de confidentialité important vis-à-vis des métiers et filiales d'EDF pour lesquels on est amené à travailler malgré tout en fait on a quand même une partie on va dire 20% de notre temps qui est dédié à des projets qu'on appelle d'auto-saisissement ou d'exploration et là c'est nous-même qui sur les budgets propres du laboratoire on décide donc d'explorer une thématique soit sous un anxratégique soit sous l'angle d'un concept de service ou d'un concept de produits parce que ça nous semble amener des questions importantes sur lesquelles doit se positionner EDF et il y a trois ans de ça ça mené à la production du projet qui s'appelle up data solar qui est issu de réflexion plus antérieure sur les impacts du numérique c'est à dire autant physique les ressources et matières qui sont requises pour fabriquer nos objets technologiques et numérique aujourd'hui sur les impacts aussi liés à la consommation de l'activité numérique

Consultation de contenu sur Internet ou des choses comme ça et donc ce projet ça a été la constitution d'un micro serveur local donc en Edge qui fonctionne avec de l'énergie solaire et dont l'intégralité en fait des composants panneaux solaires compris sont issus de la psychique donc c'est aucun composant neuf et l'idée c'est de proposer voilà un serveur autonome pour soit des zones avec des contraintes d'accès aux infrastructures de communication soit pour des entreprises aux petites entreprises qui souhaiteraient décarboner et avoir moins d'impact au travers de leur activité numérique propose une solution où on vient vraiment maximiser en fait la durée de vie de tous ces composants parce que la raison pour laquelle on peut constituer tout ça en absycling c'est qu'en fait une grande partie de ces composants panneaux solaires est compris sont parfois des commissionnés alors qu'ils ont encore de quoi fonctionner des années et des années pour ne pas dire des décennies pour certains donc voilà ça c'est un projet qu'on a pu communiquer montrer à vivatech

Aussi il y a deux ans donc voilà le des projets un petit peu manifeste des concepts qu'on fait pour parler de ce que ça peut être le design de l'énergie

Exploration en formation

Je suis arrivé à l'ennecy en 2007 très peu sachant sur le design vraiment juste après un bac S relativement jeune pas complètement fini on pourrait dire et je pense que je me suis vraiment exploré au travers de l'école je pense j'ai vraiment fait une variété d'ateliers de projet que j'étais en tout cas sur les deux premières années d'avoir à droite à gauche je pense que les questions technologiques ont quand même souvent été présentes dans mes choix de projet ou de stage tout au long de mon parcours ça a vraiment je l'ai vraiment pris comme une exploration assez assez longtemps j'avais pas du tout d'idées préconçues en tout cas si j'en avais je les ai démonté très rapidement j'ai beaucoup apprécié justement la variété qu'offre l'école et je pense que dans la suite de mon parcours j'ai toujours essayé de conserver cette variété j'ai jamais été trop figé ni dans l'objet ou dans le service digital ou dans l'espace ça m'a toujours semblé être une

Richesse que d'un polyvalence qu'on peut trouver dans cette formation

Dix ans dans le rétro

Même si je l'ai vécu comme un moment absolument ça paraît que peut-être mais unique et exceptionnel en fait dans la vie en fait quand je vois c'est pas pour d'évaluer d'autres écoles je parle de domaine confondus mais quand je vois en fait la puissance que conserve les relations en fait qu'on nous à l'insid durant ces années là les rencontres qu'on fait à quel point perdure dans le temps et voilà j'ai déjà 10 ans dans le rétroviseur de sortie d'école mais c'est vraiment encore très vif et très présent il y a un vrai goût à continuer à entretenir aujourd'hui des liens de voir participer de temps en temps à des jurys voir des étudiants qui sont pendant ou sur la fin de leur formation on retrouve en fait un esprit qui est resté le même qui est très dur à décrire qui est quelque chose qui qui s'improvise pas mais qui est propre à cette école et moi je sais que j'ai adoré vivre ça à l'époque j'ai adoré la

À la fois la liberté mais l'exigence et la qualité des choses qui sortaient de part et d'autre cette pédagogie qui est voilà assez unique aussi la liberté qu'elle offrait moi initialement de me suis presque plus dirigé vers le site vers le design parce qu'arrive au bac j'étais plus très à l'aise avec des formats de cours ou d'enseignement classique j'avais besoin de choses un peu plus libres et plus ouvertes et je l'ai vraiment trouvé et la rigueur se fait plus par cette espèce d'infusion et d'émulsions qui se passent entre les étudiants le personnel encadrant les partenaires de projets etc et j'ai l'impression aujourd'hui quand je reviens je ris que ça fonctionne toujours donc ça fait vraiment plaisir à voir

L’appareil apprivoisé

J'avais effectué un mémoire qui était sur la question du rapport qu'on entretien aux objets technologiques et qui pour le résumé très rapidement est un peu vindicatif contre le fait d'explorer la seule voie de la simplicité ou de la simplification quelque chose qu'on entend beaucoup dans le design des objets technologiques et qui a eu des grandes vertus mais c'était aussi de dire que pour certains cas ou usages cette simplification n'est pas forcément ce qui est intéressant ce qui est intéressant c'est au contraire la découverte un peu libre de l'objet technique son appropriation la réutilisation pour des usages particuliers voilà donc un rapport beaucoup plus j'avais appelé ça l'appareil apprivoisé donc c'était vraiment cette idée de découverte progressive et de d'adaptation à son usage ou à sa pratique de l'objet technique et donc d'une relation un peu plus dans la complexité et plus culturel j'ai appliqué cette réflexion lors de mon diplôme sur le sujet de l'impression numérique où j'ai travaillé sur

Un kit d'impression jet d'encre donc de la partie logiciel jusqu'à la partie préparation des couleurs et impressions qui soient complètement ouvert c'est-à-dire sur lequel on puisse travailler avec autant de réglages qu'on le ferait en lithographie en sérigraphie ou dans plein d'autres techniques artisanales d'impression que j'ai pu aller voir donc il y avait une partie de concept mais une partie aussi qui était vérifiée ou testée par des expérimentations notamment grâce aux ateliers électroniques et numérique de l'ancien permis de d'un peu avancer progressivement et en validant certains aspects fonctionnels de ce projet là et donc ce côté un peu de la dimension en tout cas culturelle de nos objets techniques ou de nos environnements techniques et de pas les réduire ni à des fonctions ni justement de la technique ou de l'ingénierie mais dire qu'il y a toute une relation qui peut s'y nouer

Je pense que c'est quelque chose qui a défini une grosse partie de mon travail et de mes projets par la suite ce mélange un peu culture et technique et aujourd'hui chez EDF notamment comme j'évoquais sur cet objet-là mais sur le travail aussi d'autres d'autres sujets sur les infrastructures ça va faire partie des questions comment on intègre aujourd'hui une petite centrale de production dans un territoire quel rôle elle peut y jouer quel aspect elle va prendre comment elle va être perçue par les riverains est-ce qu'il y a d'autres services qu'elle peut rendre au territoire aux vivants des choses comme ça ça va être en fait dépassé le caractère seulement technique qu'on peut voir dans un objet comme ça la question du réseau avec les anciens elle s'est faite tout au long à la fois pendant l'école pendant les stages pendant le diplôme et après et aujourd'hui encore je rencontre des nouveaux et finalement j'ai des liens de personnes issues de promotion

Un réseau qui dure

Du début des années 90 jusqu'à des liens de personnes qui sont plus proches voilà d'étudiants actuels à l'école grâce notamment au fait que chez EDF ont recrute régulièrement des stagiaires ou des pères freelance au sein d'un site donc le spectre il s'est fait sur toute la longueur et en tout cas il y a des personnes qui qui sont des proches depuis très longtemps et avec lesquels c'est un réseau vraiment solide quoi qui restait et même chez EDF dans l'activité du laboratoire enfin je l'évoquais un peu plus tôt dans cette conversation en a essayé aussi de garder vraiment cet esprit de transmission cet esprit que des liens se conservent même pour les gens qui sont passés qui sont sortis aujourd'hui maintenant du laboratoire de se revoir régulièrement de partager les expériences puisqu'en plus ils sont souvent partis dans d'autres entreprises intéressantes et donc c'est intéressant de enfin c'est important de continuer à discuter et c'est important que ces liens en fait ils perdurent ils soient pas juste coercitif parce que on se retrouve un moment

Dans la même structure et qu'on doit travailler ensemble on aspire vraiment à quelque chose d'autre à des liens de la même qualité que ce qu'on peut nous montrer lundi

Déjà-vu

Quand je suis sorti du diplôme de l'ansy j'avais pas d'objectif trop clair mais j'avais une sorte vite développer une pratique personnelle donc ce qui s'est passé c'est que j'ai fait différents je travaillais pour différentes entreprises intéressantes sur début dans mes premières années postency tout en gardant toujours environ deux jours par semaine qui était consacré à des projets personnels mais sur lesquels j'ai travaillé déjà avec une autre ancienne violentif anissarois et donc au bout de trois ans donc fin 2016 avec un autre ami ancien de Vinci lucer Bombay on a commencé à se poser la question d'aller plus loin que de répondre à des concours ou faire des projets dans notre coin mais d'imaginer vraiment monter un projet une marque enfin une sorte ouais une entreprise réellement dont on assumerait le design mais tout ce qui va autour et toutes les fonctions qu'il entourent de la DA de la marque qui reste encore dans nos champs mais à

Plus proche de l'entrepreneuriat des questions de la production des questions de la distribution en fait notre envie c'était de se créer une occasion de travailler avec des artisans français exceptionnels on avait pu le faire chacun dans nos pratiques soit par des projets personnels soit comme dans le cas de Luc qui travaillaient pour Jean-Marie Masso et qui avait rencontré énormément de manufactures et d'artisans voilà c'est quelque chose auquel on était attaché mais qui se passait plutôt dans des cadres de concours de design ou de projets assez réservé une certaine élite et là on voulait créer l'occasion de travailler avec ces personnes là tout en le ramenant vers des choses beaucoup plus accessibles

Et donc de l'ordre d'un voyage sur ce réflexions là nous est venu nous a frapper l'idée de l'objet souvenir qui est vraiment l'objet de tous les péjoratifs je pense que ce soit sur ces modes de production sur sa valeur esthétique sur ces modes de distribution enfin il y a vraiment pas grand chose qui va dans ce domaine là et on a trouvé ça intéressant parce que en fait nous on est designers donc quand on voyage on cherche quand même à rapporter quelque chose qui est du sens qui se fait localement et sur ces deux questions bêtes du sens est fait localement c'est déjà un vrai challenge on s'est dit bon ben nous on connaît Paris c'est quand même une ville que visite pas mal de gens c'est quand même une ville qui a en fait une sorte de patrimoine architectural qui voilà quand on regarde autour de la tour Eiffel c'est pas une zone industrielle c'est beau aussi

Du coup l'idée c'était vraiment d'aller piocher dans ses références et ce patrimoine architectural qui est de fait liée de toute façon au patrimoine artisanal parce qu'il a été construit en fait par ces personnes là et donc d'essayer de le retranscrire au travers de petits objets qui seraient donc accessibles et réalisé par des manufactures locales et de qualité dans leur travail et donc ça l'idée a commencé à germer en 2016 on l'a travaillé en side project pendant deux trois ans voilà à raison d'un ou à deux jours par semaine avec ce en construisant progressivement une collection en allant assez souvent en France à droite à gauche rencontrer des entreprises en montant une un peu ce qui était l'image de la marque son identité voilà en étoffant le projet progressivement et d'ailleurs on a étoffé tellement que c'est devenu aussi une grande gamme d'objets qui allait de la petite céramique jusqu'à des sacs créés avec les fabricants de chaises de bistrot il y a eu beaucoup d'investissements de temps d'argent

De nos talents qu'on complémentaires Luc Fanny et moi et on était les fins prêts en 2020 et là je peux anticiper une question de quel est le plus gros ratage lancer un projet centré sur l'objet Sony et la vente au musée au début d'une pandémie mondiale constituant handicap voilà et à constitué quand même une difficulté pour ce projet donc on a eu quand même une petite période de pause puis après on a pu intégrer un incubateur les Ateliers de Paris pour le développer davantage à ce moment-là les choses ont commencé enfin le monde simplement à commencer à se réouvrir et on va dire qu'après pas mal de moi serrer les dents les premières ventes ont commencé à faire les premiers boutiques concept store et musées à venir nous voir donc voilà on a on a eu un petit moment où on s'est pris clairement la pandémie de plein fouet et donc cette première collection l'a fait vivre elle continue à vivre encore elle a été prête en

Putain mais du coup elle est restée là deux trois ans et puis ensuite durant l'incubation d'atelier de Paris il y a eu des créations et du travail sur d'autres objets mais voilà c'est vraiment un job de créer une boîte enfin là c'est encore différent d'un studio de design c'est à dire qu'il y a plein de fonctions notamment commerciales par exemple dans lesquels moi personnellement je n'excellais pas qu'ils ont le clairement et aujourd'hui moi j'ai pris un an de mon activité chez EDF et aujourd'hui elle me permet pas d'avoir forcément le temps disponible pour continuer ce projet là mais il est bien vivant et moi même si je conserve des liens aujourd'hui je suis vraiment consacré à ce que je fais chez EDF et des fois des petits pains au projet personnels à côté donc j'ai plus le temps de faire vivre ses projets qui sont assez exigeants et sur lesquels aujourd'hui on cherche à faire venir d'autres professions clés designers et je parle vraiment plutôt d'aspect commerciaux ou marketing parce que

Voilà on a on a fait nos bourdes on connaît nos limites on connaît jusqu'où peut aller le design et il peut aller franchement très loin mais il y a des moments aussi ça devient les métiers d'autres personnes

Un designer omnipotent ?

Du tout à ce dressing mais vraiment pas une seule seconde je pense que les restes des des champs que ce soit légal commercial même de production d'ingénierie de techniques sont faites des métiers aussi autant de valeur et que c'est pour le coup il des fois cette prétention de cette profession qu'il faut vraiment casser à mes yeux

Se construire sa boîte à outils

Un concept de base aux jeunes designer mais qu'il ne faut pas négliger c'est que vous vous destiniez à être plutôt sur du côté de la recherche ou sur de l'espace ou plutôt du produit ou plutôt du numérique ou des choses mixées quoi qu'il arrive prenez soin de maîtriser les outils qui sont attendus dans cette compétence là parce que au début en tout cas au début de votre sortie de diplôme on est dans le stage vous ferez la différence par ça parce qu'en ayant la possibilité de produire on est impossibilité de répondre en fait vous pourrez déjà grandir mais surtout commencer à infuser vos idées c'est important de pouvoir s'appuyer sur des outils des moyens de formalisation qui que vous maîtrisez qui vous appartiennent dans lesquels vous vous sentez à l'aise et dans lesquelles vous allez pouvoir produire et montrer les choses si le design il a bien des définitions et franchement peu importe il y a juste un truc qui est sûr pour moi c'est que le designer il fait et il produit et qu'à un moment les chats s'incarnent ils prennent une forme et ça c'est vraiment pour moi la base de ce métier donc

Il faut avoir les outils qui permettent de faire ça

Un autre établi

Vous venez d'écouter Axel morales dans établi pour voir plutôt qu'entendre rendez-vous sur établi.ncy.com

Et pour finir Axel tu aimerais découvrir l'étape liquide dans le prochain épisode c'est le mot établi qui met la puce à l'oreille je verrai bien Alexandre et Chasseriaud qui est un designer et ami soyons francs qui a une relation en tout cas offert ou à la fabrication dans ses projets qui est assez soutenu qui est aussi n'est pas quelqu'un qui se limite non plus qui allait explorer un peu toutes sortes de champs

Prochainement !

03.Parlons parlons

Diplômé de l’Ensci en 2010, Yoan Olivier mène des projets concrets avec celles et ceux qui défendent l’intérêt général chez VRAIMENT VRAIMENT, dont il est le co-fondateur.

Services publics démocratisés, imaginaires publics désirables, action publique attentionnée… tels sont les enjeux qu’il explore avec toute son équipe.